Lundi, 7h30. Il fait un froid de canard, mais le petit air chaud qui s’échappe de la bouche de métro me donne le sourire.
Une fois à l’intérieur, le métro se fait attendre et le quai commence à se remplir. Par petits tas, les gens se regroupent autour des marquages au sol indiquant l’emplacement des différentes portes. Au début c’est bien organisé, et puis rapidement les gens s’entassent sur les marquages, bien qu’il reste de la place pour tout le monde sur le côté. Ce serait tellement dommage de ne pas rentrer le premier dans la rame de métro: c’est vrai, c’est un peu comme être le premier devant une boutique Apple pour acheter le nouvel IPhone 42, ça n’a pas de prix; et puis sur Twitter ça fera un malheur.
Le métro arrive enfin. Le bon sens voudrait que les gens s’écartent pour laisser sortir ceux qui le souhaitent, mais comme lors de la distribution de bon sens Dieu était un peu bourré, il a oublié d’en arroser tout le monde. Et puis on ne va pas se mentir, faire attention à son prochain c’est vraiment trop un truc de Hippies !
Une fois la ruée terminée, les portes se ferment et je souffle un peu. Enfin pas trop fort car j’ai le visage d’un monsieur à vingt centimètres de moi. On ne le dira jamais assez, le métro c’est comme le zouk, c’est mieux collé-serré. Je profite de ces quinze minutes de trajet pour penser à tout et à rien. Enfin, je profite surtout de la musique de ma voisine qui n’a apparemment pas compris le principe des écouteurs. A moins que ce ne soit sa manière de soutenir la diffusion de la culture, auquel cas on se souviendra de l’adage suivant: « La culture c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale ».
Il est 7h50, je sors du métro, et je suis énervé. C’est dingue comme les transports en commun sont des lieux d’un aussi grand égoïsme.